S’il ne devait rester qu’un seul bouton sur un appareil photo, en plus déclencheur, je choisirai …
Balance des blancs, blocage de l’exposition, choix du collimateur, sélection de la mesure de l’exposition, débrayage de l’auto-focus ou sélection de la sensibilité (ISO) sont autant de boutons qui trônent sur les boitiers des appareils photo. Pourtant il en est un qui supplante tous les autres et qu’il ne faudrait enlever pour rien au monde. Souvent méconnu par les amateurs, c’est pourtant celui avec tous les pro de reportage composent.
Souvent représenté par un + et un – sur des couleurs inversées tel le symbole du Yin et yang ou sous forme de molette graduée entre -3 et +3, il permet de maîtriser l’exposition quelque soit les conditions extérieures.
C’est le bouton de la compensation d’exposition.

Pourquoi compenser ?
Avant de voir comment et quand compenser, répondons à la question « Pourquoi compenser ? », pourquoi alors que le processeur de mon appareil photo ou de mon téléphone portable est plus puissant que celui d’Apollo 13 (L’AGC – Apollo Guidance Computer) ? Notre appareil serait-il capable de nous envoyer sur la lune mais pas de faire une photo correcte en toutes circonstance ?
Hé bien oui, enfin, pas sûr qu’il puisse nous amener sur la lune, mais pour sûr il ne peut pas faire des photos correctement exposées quelque soient les circonstances. Pour une raison assez simple d’ailleurs. Il n’est pas évident de déterminer mathématiquement ce que « correctement exposé » signifie. La quantité de lumière a faire rentrer dans le capteur ou sur la pellicule dépend de l’éclairage, de la couleur réfléchie et de l’ambiance lumineuse de chaque composant d’une scène. L’équilibre des contrastes entre les différents composantes entre également en jeu. Et si votre cerveau et vos yeux sont capables de comprendre qu’un objet noir reste noir même en plein soleil, ou qu’un objet blanc semble gris voir noir durant le nuit, votre appareil n’a pas ces capacités. Lui considère qu’une bonne exposition correspond à une moyenne d’exposition correspondant globalement à un gris moyen. Et même si les modes d’exposition de plus en plus évolués permettent de palier les défauts d’une exposition moyenne, il y a toujours des scènes où l’appareil photo patine.
C’est là que votre cerveau prend le relais grâce à la compensation d’exposition.
Comment et quand compenser ?
Alors pour compenser l’exposition c’est très simple (et dépend des appareils).
Pour les boitiers avec une molette graduée (en général entre -3 et + 3 par pas de 1/3) il suffit de tourner la molette dans un sens ou dans un autre avant de prendre la photo.
Pour les appareils avec un bouton et une roue crantée, on appuie sur le bouton et on tourne la molette dans un sens ou dans un autre en même temps. Là aussi la compensation se fait en général entre -3 et +3 (quelques fois entre -5 et +5) par pas de 1/3 ou de 1/2.
Le bouton de compensation d’exposition fonctionne avec les modes P, Av, Tv (ou S) et rarement avec les modes Ai ou Ai+ etc… Évidement en mode M, la compensation d’exposition n’a pas lieu d’être.
Il y a, trivialement, deux méthodes pour compenser l’exposition, soit à priori soit à postériori. A priori c’est la méthode qu’utilise les photographes chevronnés qui ont appris à penser comme le petit processeur qui contrôle l’exposition, à postériori c’est la méthode à utiliser au début.
Les étapes sont simples :
- Prenez une photo
- Regardez la sur l’écran de contrôle
- Elle semble trop claire on compense en négatif (-1/3 ou -2/3)
- Elle semble trop sombre on compense en positif (+1/3 ou +2/3)
- Reprenez la photo
- Toujours mal exposée ? On compense dans le même sens -1, -133 ou +1, +1.3
- Reprenez la photo
- Normalement c’est bon
Au delà de cette technique empirique il existe quelques petites règles ! Si une scène est très sombre (la nuit par exemple) il est nécessaire de compenser en négatif. En effet la scène est naturellement sombre, l’appareil va donc avoir tendance à la surexposer pour qu’elle apparaisse « gris moyen ». Il en est de même avec les personnes portant des vêtements sombres, ou avec la peau foncée. A l’inverse, avec des scènes très claires, par exemple des paysages de neige, il faut compenser en positif. La scène est là très claire, l’appareil va donc l’assombrir pour qu’elle paraisse grise.
1 Comment