La Maison Européenne de la Photographie (MEP) à Paris, présente des clichés de James Nachtwey jusqu’au 29 juillet 2018. Une exposition dure et magnifique à la fois, en tous les cas, à ne pas manquer.
J’ai été un témoin. Un témoin de ces gens à qui l’on a tout pris – leurs maisons, leurs familles, leurs bras et leurs jambes, et jusqu’au discernement. Et pourtant, une chose ne leur avait été soustraite, la dignité, cet élément irréductible de l’être humain. Ces images en sont mon témoignage.
James Nachtwey
Guerres et violences
En pénétrant dans le premier des quatre espaces, dans lesquelles les photographies de James Nachtwey sont présentés, on entre dans le vif du sujet. Nous arrivons en Cisjordanie en 2000 et au Nicaragua en 1984. Une première série d’images en couleur transporte le visiteur dans un monde de violence, un arrêt sur image sur des scènes de guerre. Les couleurs sont vives et saturées, les scènes sont saisissantes. La visite commence.
L’univers de James Nachtwey, photographe américain né à Syracuse en 1948, devient la réalité pendant les déambulations. Une centaine de clichés couvrant la période 1983 – 2015 emmène au Pakistan, en Haïti, au Rwanda, en Inde, au Guatemala, en Afghanistan, au Kosovo ou en Irak, notamment. C’est un voyage auprès des personnes les plus démunies et à travers elles, c’est un voyage dans la barbarie humaine. Un voyage à faire par respect pour ces femmes et hommes.
Le mélange de clichés, en couleur et noir & blanc, est parfois délicat à gérer. Ici la scénographie confère à chaque type de clichés une force et une profondeur liées, non pas à la technique employée mais aux sujets photographiés.
Petit coup de cœur personnel pour la partie dédiée à la médecine de guerre et surtout à l’installation « Sacrifice » un mur de 60 images prises dans des hôpitaux militaires en 2006 en Irak.