Walker Evans, né le 3 novembre 1903 à Saint-Louis aux Etats-Unis et mort le 10 avril 1975, à New Haven, dans le Connecticut, est un photographe documentaire américain.
La vie de Walker Evans
Le jeune Walker Evans commence sa vie dans le Missouri puis dans l’Illinois et l’Ohio, au rythme des mutations de son père. A 16 ans il quitte le foyer familiale pour intégrer un pensionnat dans le Connecticut avant de rejoindre sa mère et sa sœur à New-York. Âgé de 23 ans, il se rend en Europe. Il étudie pendant quelques mois à Paris avant de se rendre dans le sud de la France puis en Italie.
Il débute la photographie en 1930. De retour de France, il s’installe dans le quartier de Brooklyn à New-York. La photographe Berenice Abbott lui fait découvrir le travail du photographe française Eugène Atget. Ce dernier est principalement connu pour ses photographies documentaires du Paris de la fin du XIXᵉ et du début du XXᵉ siècle.
En 1933, une quarantaine des photos de Walker Evans sont exposées au Museum of Modern Art (MoMa) de New-York. La même année il est envoyé à Cuba pour documenter la dictature de Gerardo Machado pour le livre de Carleton Beals The Crime of Cuba (1933). Là-bas, Evans a photographié les personnes touchées par le régime oppressif. C’est à Cuba qu’Evans a développé son esthétique humaniste emblématique. Toujours à Cuba, il se lie d’amitié avec l’écrivain américain Ernest Hemingway. Comme Evans l’a rappelé plus tard, « J’ai passé un moment merveilleux avec Hemingway, en buvant tous les soirs. Il était désœuvré… et il avait besoin d’un compagnon de beuverie, et j’ai rempli le rôle pendant deux semaines. »
L’année suivante, en 1934, il commence à collaborer avec le magazine Fortune. A partir de 1935 il réalise des reportages pour le département américain de l’agriculture, puis pour la Farm Security Administration. Cette agence organise l’aide pour les fermiers touchés par la Grande dépression. Walker Evans se déplace en Pennsylvanie, à La Nouvelle-Orléans, en Alabama, au Mississippi, en Géorgie ou encore en Virginie-Occidentale.

En 1938, le MoMa organise la première exposition monographique majeure qui lui est consacrée : Walker Evans, American Photographs. Walker Evans obtient trois fois une bourse de la fondation John-Simon-Guggenheim en 1940, 1941 et 1959.
En 1941, avec l’écrivain James Agee, il co-signe Louons maintenant les grands hommes, un reportage sur la pauvreté en Alabama. Entre 1943 et 1945 il collabore avec le Time, puis à partir de 1945, il devient le premier photographe salarié à plein temps de Fortune.
L’œuvre de Walker Evans
Walker Evans est l’un des photographes américains les plus marquants du XXe siècle. Ses clichés de l’Amérique pendant la Grande Dépression, son style documentaire et sa fascination pour la culture populaire américaine ont marqué et marquent encore de nombreux photographes et artistes.
L’une de ses photos les plus connues est certainement le portrait de Allie Mae Burroughs, photographié en 1936. A l’instar du portrait de Florence Owens Thompson, Mère migrante réalisé par Dorothea Lange la même année, cette photo est un résumé de la Grande Dépression. Un portrait simple, dur et subtile.

La bibliothèque du Congrès américain est une mine d’or pour découvrir l’œuvre de Walker Evans, elle permet d’appréhender son style. On y découvre ou redécouvre une approche documentaire, encore moderne aujourd’hui.


Les sujets de prédilection de Walker Evans sont les américains et à travers eux, la société américaine.



Walker Evans nous livre aussi des clichés des bâtiments qui participent de la culture de la société américaine.



A la fin de sa vie, Walker Evans utilise un Polaroid SX-70 pour continuer son travail d’immortalisation de l’Amérique. Si le support change, le cadrage reste identique, alternant portraits et représentations graphiques de la société américaine.


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