Si cher à l’instant Henri Cartier Bresson, l’instant décisif a, une fois de plus, montré sa force. C’est le photographe turque d’Associated Press, Burhan Ozbilici, qui a su le saisir.
En préface de son premier album, « Images à la sauvette », publié en 1952, Henri Cartier-Bresson parle de son travail. Intitulé « L’instant décisif », il y développe sa conception de la photographie. On peut notamment y lire :
En quoi consiste un reportage photographique ? Parfois une photo unique, dont la forme ait assez de rigueur et de richesse et dont le contenu ait assez de résonance, peut se suffire à elle même; mais cela est rarement donné […]
Le 19 décembre 2016, lors de l’inauguration d’une exposition à Ankara, le photographe turque, mandaté par l’agence AP, Burhan Ozbilici a pu le saisir. Le vernissage s’est vite transformé en drame, avec l’assassinat de l’ambassadeur de Russie en Turquie, Adreï Karlov.
Un récit et des images saisissantes
C’est par hasard que Burhan Ozbilici s’est rendu à l’inauguration de l’exposition « From Kaliningrad to Kamchatka, from the eyes of travelers », la galerie était sur son chemin. Lorsque le meurtrier prend la parole, avant d’assassiner l’ambassadeur russes, Burhan Ozbilici ne perd pas son sang froid et fait son devoir de journaliste. Il nous livre des images irréelles et un témoignage poignant sur le blog de l’AP : Witness to an assassination: AP photographer captures attack.
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AP Photo/Burhan Ozbilici
LoJ
Bonjour,
Je m’excuse, mais quel rapport HCB ? Outre que ce soit de l’image numérique en couleur et recadrée pour le gros plan (en gros tout ce qu’il exécrait), voilà exactement le genre de scène qui fait sensation parce qu’on connaît le contexte. Artistiquement, soyons sérieux, ces images ne valent rien. Elles ne servent qu’à illustrer les gros titres de la presse. Elles ne feront pas date dans l’histoire de la photographie et dans six mois on n’y pensera même plus.
Nicolas Beaumont
Aucun rapport avec l’oeuvre artistique de HCB, mais bien plus avec ce moment si mystérieux qui fait qu’une photo peut exister. Cela ne lui confère en aucun cas la postérité à coup sûr.
LoJ
En l’occurrence, ce n’est pas la photo qui existe mais le drame, uniquement le drame. Le meurtre comme prix à payer pour qu’une photo artistiquement sans intérêt « existe » n’est-il pas prohibitif ???