La profondeur de champ est un graal pour certains, un mystère pour d’autres. Quelques clés pour la maîtriser.
La photographie est une discipline artistique dans laquelle la physique joue un rôle important. Comme toute machine, l’appareil photo possède des caractéristiques régies par des lois physiques et, associées à ces caractéristiques, des compromis. D’ailleurs pour bien photographier il savoir jouer avec ces compromis. La profondeur de champ est l’une caractéristique ayant un impact visuel direct sur une photographie. Nous allons vous donner quelques clés pour maîtriser votre profondeur champ pendant un photoreportage, c’est à dire la maîtriser rapidement.
Définition de la profondeur de champ
Avant tout, voyons une définition de la profondeur de champ
Il s’agit donc d’une zone de netteté sur l’image. Afin de bien comprendre la profondeur de champ, prenons quelques lignes pour revenir sur la question de la netteté, de manière simplifiée. On peut considérer trois grandes familles de flou en photographie :
- Le flou de bougé : lié au mouvement du photographe pendant la prise de vue.
- Le flou de mouvement ou flou cinétique : lié au mouvement des sujets photographiés.
- Le flou de mise au point : lié au réglage de la distance de mise au point (manuel ou par l’auto-focus)
Pour être complet, citons la dernière famille de flou, le flou de diffraction. Mais nous ne nous y arrêtons pas.
Nous allons nous intéresser uniquement à la mise au point. Toujours pour simplifier et pour être efficace; c’est la distance entre l’appareil et le sujet à photographier. Elle est déterminée automatiquement par l’auto-focus de votre appareil ou réglée manuellement (et souvent empiriquement) en tournant la bague de mise au point de votre objectif.
Donc un sujet qui se trouve à la distance de mise au point est net. Mais la distance de mise au point est une grandeur physique finie. Par exemple votre chien est à 2,4 m de votre appareil, la distance de mise au point est réglée à 2,4 m, votre chien est net. Sauf que votre chien ne fait pas 0 cm ou 0 mm d’épaisseur. Pourtant votre chien apparaît net sur votre photo. Il se trouve dans la zone de netteté de l’image. Voilà un exemple de la profondeur de champ.
La zone de netteté s’étend avant et après la distance de mise au point. Le flou augmentant progressivement avant et après la distance de netteté. La profondeur de champ est grande (voire infinie) quand la taille de la zone de netteté est importante, dans le cas contraire, elle est petite. Ce qui est compliqué avec la profondeur de champ c’est qu’elle dépend :
- De la distance de mise au point
- De l’ouverture
- De la focale
Pour y voir un peu plus clair, vous pouvez télécharger [download id= »6380″].
La profondeur de champ en reportage
Disons le tout net, en reportage, la profondeur de champ est à manier avec précaution. Trop petite elle risque de jouer un mauvais tour si vous avez mal réglé vos collimateurs d’auto-focus, trop grande elle est souvent synonyme d’image un peu plate.
La particularité de la photographie de reportage c’est que, bien souvent, le temps ne joue pas avec vous. Les actions sont furtives, rapides et bien souvent uniques. Une erreur de mise au point ou une profondeur de champ trop petite et un cliché réussi voire génial peut devenir une belle photo bien ratée ! Il est donc pratiquement impossible d’utiliser une application de profondeur de champs ou de consulter une table de profondeur de champ avant de shooter. Il faut donc stocker quelque part dans sa tête les ordres de grandeur des profondeurs de champ en fonction des paramètres de prises de vue que vous utilisez fréquemment.
Pour se faire j’utilise le workflow suivant régulièrement:
1/ Pour un reportage donné, je reprends les meilleures images.
2/ J’utilise une application de calcul de la profondeur de champ qui fonctionne à la fois sur PC et sur Android, DoF (les liens de téléchargement sont disponibles à la fin de ce post) pour déterminer la profondeur de champ.
3/ En fonction de la qualité des images et des imperfections éventuelles j’en déduis si j’ai travaillé à l’ouverture minimale acceptable ou si je dois la modifier.
De cette manière, sans savoir exactement la valeur de la profondeur de champ je sais que à quel moment je peux travailler à f/2.8, à quel moment c’est un peu limite, etc…
L’avantage de DoF c’est de proposer la même interface sur ordinateur et sur smartphone. Cela permet, d’avoir une seul interface pour le terrain et pour le travail à froid en post-prod. En plus c’est une interface à la fois numérique et graphique.